
Réalisation : Alex Ross Perry
Avec : Elisabeth Moss, Cara Delevingne, Dan Stevens
Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs
C’est un anti-biopic, un film de monstre, « de diva ». Tels ces sommets de mines théâtrales que sont Eve, Boulevard du crépuscule ou bien Une femme sous influence, les films de diva sont toujours des films difficiles, à faire comme à regarder, à cause de l’antipathie naturelle pour une héroïne chez qui tout est surjoué, insane, autocentré. Il faut alors résoudre de quelle façon rendre cette démesure et «faire le show» sans rien céder à la fascination pour l’icône trash, ni à sa «ridiculisation». Evidemment, on se trouve plus proche de l’univers déglingué d’un Fassbinder, d’un Ferrara ou de Kechiche, que du biopic édifiant. Puisque tout fait scène - on stage, backstage - dans ce spectacle de l’endurance. Face à une Moss phénoménale, Agyness Deyn est incroyable en présence consolatrice, l’ambivalent chevalier servant après Stroheim, Falk ou Sanders.